La répression sexuelle
La répression sexuelle fait référence au fait qu’une personne se refuse à ressentir ou à vivre ses pulsions et désirs sexuels naturels. Une personne qui est réprimée sexuellement aura souvent des idées négatives sur le sexe, considérant parfois l’acte et tout ce qui y est associé comme étant mal.
Nous allons ici explorer plus en profondeur l’histoire de la répression sexuelle, ses causes et les signes pouvant indiquer qu’une personne est sexuellement réprimée. Nous examinons également comment les systèmes sociaux peuvent contribuer à cet effet, ainsi que les méthodes possibles pour surmonter la répression sexuelle.
Histoire de la répression sexuelle
Sigmund Freud a été l’un des premiers penseurs sur la répression sexuelle. Il a proposé que les enfants aussi jeunes que six et sept ans, jusqu’à dix et onze ans, peuvent développer un modèle mental qui les amène à classer le sexe comme étant répugnant, honteux et immoral. Ces sentiments peuvent ensuite se concrétiser à l’âge adulte, entraînant une mauvaise adaptation aux sentiments et situations sexuelles.
En raison du travail de Freud, on a théorisé que de nombreuses maladies mentales résultaient d’une répression sexuelle involontaire. Bien que cette pensée soit considérée comme quelque peu dépassée, elle a contribué à façonner les théories psychologiques modernes sur la sexualité et le comportement sexuel.
En établissant des liens entre la répression et la maladie mentale, les conséquences négatives de la répression ont reçu un certain attention.
Causes de la répression sexuelle
La répression sexuelle peut être causée par plusieurs facteurs.
Le traitement de la sexualité par la société
Le sexe a longtemps été considéré comme un sujet immoral. Dans les sociétés et communautés où il est considéré comme un sujet tabou, le sexe ne peut être abordé que dans un esprit de condamnation. C’est parfois le cas au sein de religions qui restreignent l’expression sexuelle.
Chez les êtres humains, l’intérêt sexuel peut se développer dès un très jeune âge. De même, le dégoût pour les rencontres intimes peut aussi commencer durant l’adolescence ou autour des années adolescentes.
Lorsque les jeunes atteignent la puberté, leur corps subit de nombreux changements qui déclenchent une curiosité envers le sexe. Si leur environnement traite le sexe comme un sujet tabou, ils peuvent ne pas se sentir à l’aise de poser des questions et commencer à voir le sexe et la sexualité de manière négative. Une vision persistentement négative peut conduire à une répression sexuelle.
Rencontres traumatiques passées
Pour les personnes ayant subi un traumatisme sexuel, s’engager dans des actes sexuels ou même penser au sexe peut déclencher des expériences traumatiques passées. Pour éviter d’être déclenchées, elles pourraient réprimer leurs pensées et désirs envers le sexe, les fermant ainsi.
Si vous êtes un survivant d’agression sexuelle, vous pouvez contacter le hotline nationale contre les agressions sexuelles de RAINN au 1-800-656-4673 pour recevoir un soutien confidentiel d’un membre du personnel formé d’une agence locale RAINN.
Pour plus de ressources sur la santé mentale, consultez notre Base de données des lignes d’assistance nationales.
Signes de répression sexuelle
Une personne peut être sexuellement réprimée sans même le savoir. Voici quelques comportements qui peuvent signaler une répression sexuelle.
Inconfort avec le sexe
Un marqueur de la répression est le malaise autour des questions sexuelles. Une personne peut se rendre compte qu’elle est gênée ou incapable de garder son calme pendant des discussions sur le sexe. Une personne réprimée peut aussi se sentir anxieuse avant ou pendant l’acte sexuel sans raison identifiable.
Sentiment de culpabilité ou de honte après l’acte sexuel
La répression peut priver de la joie et du plaisir habituellement associés au sexe. Au lieu de cela, une tristesse écrasante peut survenir lorsqu’une personne réprimée cède au sexe ou aux pensées d’intimité avec d’autres personnes. Des larmes, de la honte à céder à des désirs et une auto-répulsion sont tous des traits associés à la répression sexuelle.
Difficulté à trouver du plaisir dans le sexe
Lorsqu’une personne considère le sexe comme inapproprié, il peut être difficile d’apprécier l’acte. Les personnes sexuellement réprimées endureront souvent plutôt que d’apprécier les relations sexuelles avec leurs partenaires. Cela peut conduire à l’insatisfaction et à au mécontentement entre les partenaires sexuels. Cela peut également créer une relation malsaine avec le sexe.
Inconfort avec la nudité
Bien que les gens puissent éprouver de l’inconfort à regarder des images nues pour plusieurs raisons, ce malaise peut être observé chez les personnes sexuellement réprimées. La sexualité réprimée peut amener une personne à voir le corps nu comme immoral ou désagréable, ce qui peut également exacerber leur propre conscience de soi et leur insatisfaction générale à propos de leur apparence.
Conséquences de la répression sexuelle
Lorsque les sentiments de honte et de désespoir sont associés à cette fonction corporelle naturelle, cela peut produire des effets sexuels, émotionnels et même physiques négatifs.
Sentiments conflictuels envers le sexe
Regarder un partenaire ou une personne attirante peut produire certains rapprochements. Les réactions courantes à ces sentiments incluent des fantasmes sexuels ou la masturbation. L’une ou l’autre de ces réponses est saine et attendue. Cependant, lorsque ces réactions sont vécues par une personne réprimée sexuellement, cela peut provoquer des sentiments déroutants.
La répression peut les amener à éprouver de la honte quant à la reconnaissance par le corps de la stimulation sexuelle. Les pensées de masturbation ou de passage à l’acte peuvent engendrer un grand stress. Cela peut susciter des sentiments conflictuels envers des moments intimes.
Confusion morale
Lorsque la répression sexuelle est stimulée par des enseignements religieux, avoir des réponses positives à des scénarios sexuels peut déclencher un débat intérieur qui pousse la personne à remettre en question sa morale. Parce que les pensées et sentiments sexuels sont classés comme des péchés, ils peuvent s’inquiéter de leur statut moral.
Douleur pendant l’acte sexuel
La répression peut engendrer à la fois peur et tension pendant l’acte sexuel, ce qui peut entraîner de la douleur lors des rapports. Par exemple, chez les femmes, la tension peut se manifester par le vaginisme, une condition où les parois vaginales se resserrent par peur de la pénétration de quelque nature que ce soit.
La peur et la tension ressenties peuvent être indépendantes du niveau de confort avec un partenaire sexuel ou de la facilité pendant l’acte sexuel.
Problèmes de performance sexuelle
Idéalement, le sexe est un exercice sans pression entre des partenaires consentants. Cependant, lorsque la culpabilité et la honte liées à la répression font surface, cela peut provoquer des tensions lors des moments intimes. L’anxiété, l’embarras ou le mécontentement d’accomplir quelque chose qu’ils considèrent comme “mal” peuvent affecter la performance d’une personne et son plaisir pendant l’acte.
Orientation sexuelle réprimée
Dans certaines religions ou communautés, la seule forme d’interaction sexuelle acceptable est entre deux personnes de sexe opposé. En raison de cela, une personne peut apprendre à se haïr ainsi que les sentiments qu’elle éprouve pour une personne de même sexe.
Être incapable d’exprimer une attraction naturelle envers les autres peut mener à des questions sur la sexualité. Cela peut également causer des déceptions lors des rencontres sexuelles.
Comment faire face à la répression sexuelle
Une personne faisant face à une répression sexuelle peut finalement trouver du plaisir dans le sexe. Voici quelques stratégies pour faire face à cette répression.
Reconnaître les traits réprimés
Développer une nouvelle attitude envers le sexe peut nécessiter d’accepter que les idées précédentes sur le sexe soient malsaines et irréalistes. Cela appelle à une compréhension de la façon dont l’environnement peut façonner de manière négative les croyances que l’on détient.
En comprenant et en apprenant à accepter les différentes manières dont la répression peut se développer, une personne peut éviter de nier ses effets. Cela peut être une première étape importante vers la création de croyances sexuelles plus saines, ce qui peut également contribuer à une vie sexuelle plus saine.
Maintenir une communication ouverte
Parce que la répression sexuelle impose un grand inconfort autour du sexe, un certain confort est nécessaire pour renverser ces sentiments. Tenir un partenaire informé de ses pensées et sentiments peut encourager un plus grand confort autour du sujet du sexe.
Consulter un professionnel
Travailler avec un expert peut aider à identifier ce qui se cache derrière la répression sexuelle d’une personne, ses déclencheurs et les autres facteurs qui encouragent ses effets continuels. En plus de cibler les sentiments réprimés, les thérapeutes peuvent partager des stratégies efficaces pour se sentir à l’aise et apprécier les moments intimes.
La thérapie sexuelle peut aider les individus et les couples à surmonter les difficultés sexuelles. Grâce à l’aide d’experts, les individus et les partenaires peuvent apprendre à apprécier les moments intimes.
Résumé
Le sexe sous toutes ses formes—en solo ou en couple—peut être apprécié comme une activité agréable. Être élevé dans un environnement répressif ou maintenir des croyances répressives à propos de cet acte peut causer des sentiments mitigés envers le comportement sexuel.
Pour quiconque voit le sexe à travers un prisme répressif, cela peut sembler être la seule façon possible d’approcher les rencontres intimes. Cependant, l’introspection, la thérapie sexuelle experte, et une communication ouverte sur des sujets autrefois tabous peuvent promouvoir des attitudes plus saines envers le sexe.